A VISUAL ESSAY ON OTHERNESS
by Daniel Derderian
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I want to stay a little naïve and desperately in touch with my emotions rather than become anxious and angry. It’s not easy to understand society at this moment. It’s not easy to be reassured when “fake” is a new derivative of reality. It’s not easy to trust people when power games go beyond understandable limits, and when polarization is more recognizable than union in diversity. It’s not easy to stay in touch with your own nature during a pandemic and other natural disasters… But I’m trying.
When I have a pencil, a felt, or a brush in my hands I again become a child who wants to express some beauty, who wants to be loved and move others. The adult in me tries to understand others. I’m trying to create a simple and free universe, without judgment and without words — a safe place. In my universe there is not something to understand or explain, just something that seeks to connect.
I take my models from photos. From the photos I choose different models with peculiarities that catch my eye. I look for anything and everything that speaks to what is out of the ordinary. Then I make a composition with all these pieces. I feel like I am, myself, full of bits and pieces of many things. I look for beauty and poetry in the elements that differentiate us. My characters are meant to be idealized hybrids. If I choose a female image, she can become, by the end, a man; an Asian person could become African. This transformation happens effortlessly. Ethnicity and gender appear as mirror games and mixing them becomes a vital force.
The subjects, in their finality, are lost on a plain background. I try to fix them in an intimate moment away from social pressure. They pose alone with their gentleness, their vulnerability, and their anxieties, behind a façade of disappointment, betrayal, and cynicism. They may seem to exhibit a certain arrogance or provocation as if they were asking the viewer if they can trust him and if there is still hope. They are not asking for definitive or satisfactory answers, just questioning. Their appearance is fractured into different layers. They have covered parts and empty parts. They are fragments of people; the rest is to be imagined. There is a lot of emptiness to fill. Sometimes I show parts of their bone structure as if you could see their interior.
Frozen in their pose, I take them into my innocent world of fantasies. Without thinking, without too many rules, I change their contours and shapes. I add surfaces of all colors and patterns. I put protective ornaments on them. I reveal their fantasies. I put their differences front and center. I don’t really like the “normal,” it scares me. In my childish solitude I have lots of imaginary friends who I gather in a world full of colors and without too many rules. They are proud to be different.
I work fast and with urgency. When I draw or paint I do it in one session so as not to forget what I have in mind. The process is quite intuitive, and the result is often accidental. It’s happening. There is not much logic in it. ▪
Je veux rester un peu naïf, rester désespérément en contact avec des émotions autres que d’être anxieux et en colère … Pas facile de comprendre la société pour le moment. Pas facile d’être rassuré quand « fake » est une nouvelle réalité dérivée. Pas facile de faire confiance aux gens lorsque les jeux de pouvoir dépassent les limites compréhensibles et que la polarisation est plus reconnaissable que l’union dans la diversité. Pas facile de rester en contact avec sa nature propre pendant une pandémie et avec des catastrophes naturelles… Mais j’essaie.
Lorsque j’ai un crayon, un feutre, un pinceau dans les mains je redeviens un enfant qui veux exprimer un peu de beauté, qui veut être aimé et émouvoir. L’adulte que je suis, essaie de comprendre les autres.
J’essaie de créer un univers simple, sans jugement, sans mots pour juger. Un endroit où on se sent en sécurité. Il n’y a pas grand-chose à comprendre ou expliquer, juste quelque chose qui cherche à se connecter.
Je cherche mes modèles à partir de photos. Je choisis plusieurs photos de différents modèles avec des particularités qui attrapent mon œil. Ça peut être tout et n’importe quoi qui témoigne d’un hors du commun. Ensuite je réalise ma propre composition avec tout ces morceaux. J’ai l’impression pour moi-même d’être plein de morceaux de pleins de choses. Je cherche la beauté et la poésie dans les éléments qui nous différencient. Mes personnages dans leur finalité sont en quelque sorte, des hybrides idéalisés.
Si je choisi une image féminine, dans le résultat ça peut devenir un homme, ou vice versa, une personne asiatique dans le résultat pourrait être une africaine, sans y mettre la moindre volonté. Les apparences ethniques ou de genre sont des jeux de miroir et le mélange devient une force vitale.
Les sujets dans leur finalité sont paumés sur un fond uni. J’essaie de les fixer dans un instant intime, à l’abri de la pression sociale. Ils posent seul avec leur douceur, leur vulnérabilité, leurs angoisses derrière une façade de déception, de trahison et de cynisme. Ils peuvent avoir une certaine arrogance ou provocation. Comme s’ils demandaient au spectateur s’ils peuvent lui faire confiance et s’il y a encore de l’espoir. Ils ne demandent pas de réponses définitives ou satisfaisantes, juste l’interrogation.
Leur apparence est fracturée en différentes couches. Ils ont des parties couvertes et des parties vides. Ce sont des fragments de personnes, le reste est à imaginer. Il y a beaucoup de vide à remplir. Parfois je montre une partie de leur ossature, comme si on pouvait voir leur intérieur.
Figés dans leur pose je les emmène dans mon monde innocent de fantaisies. Je change leurs contours, les formes. Je rajoute des surfaces de toute couleurs et motifs, sans réfléchir. Je dévoile leurs fantasmes. Je leur mets des ornements de protection. Je mets au-devant leur différence pour laquelle je les ai créés. Je n’aime pas trop le ‘normal’, ça me fait peur. Dans ma solitude enfantine, je me fais plein d’amis imaginaires qui sont réunis dans un monde plein de couleurs et sans trop de règles. Ils sont tous différents et fier de l’être.
Je travaille vite et dans l’urgence. Lorsque je dessine ou peins je le fais en un seul jet pour ne pas oublier ce que j’ai en tête. Le processus est assez intuitif et le résultat souvent accidentel. Ça se produit. Il n’y a pas beaucoup de logique.
- Daniel Derderian is a French fine artist, born in 1962 in Marseille to parents of Armenian origin. He is the third generation after the genocide. A former dancer at the National Ballet of Marseille directed by Roland Petit and the Het Nationale Ballet in Amsterdam, he now teaches classical dance in the conservatories of Paris. He began his work as a fine artist in 2008. His early works were X-ray collages; clinical material that objectively shows the interior of a body and with which he explores his origins, cultural and social influences, and education. He exhibited them in 2008 and 2009 at the VIP Marseille Gallery. In 2013 he switched to paper and canvas. This work is mainly figurative, most often portraits of subjects that are lost on a solid background. He projects on them his loneliness and his fantasies. To date, he has made around a thousand drawings and canvases, which he is beginning to share and to exhibit.
- Website: https://danielderderian.com/
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